Paraboles végétales et fécondité humaine.


Homélie du 15ème dim.A
Paraboles végétales et fécondité humaine.
Evangile selon Saint Matthieu 13,1-9
Appelées paraboles du Royaume, du lac, du jugement, elles ouvrent à une intelligence et à une compréhension à partir de récits qui semblent aisés à comprendre et qui contiennent un sens qu’on ne peut épuiser malgré des siècles d’interprétation, parce qu’elles parlent à l’auditeur du moment.
Les trois premières paraboles sont « végétales » : le semeur, le bon grain et l’ivraie, la graine de moutarde qui devient un arbre. Elles procèdent par progression, il ne s’agit pas d’une simple juxtaposition de récits, ou d’une énumération. Depuis le fait de « veiller » (« celui qui a des oreilles, qu’il entende » achève la parabole du semeur, « être fidèle » (laisser le soin au maître de la moisson de retirer la « zizanie »mêlée au bon grain), «accomplir » (la plus petite de toutes les semences, la graine de moutarde, devient un arbre où les oiseaux viennent nicher).
Chaque parole de la parabole est sujette à une relecture plus symbolique ou spirituelle. Jésus sort de la maison, fait référence au récit qui précède où quelqu’un interpelle Jésus pour lui dire que sa mère et ses frères sont dehors et désirent lui parler. La réponse est théologique : qui sont ma mère et mes frères ? « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, lui est pour moi frère, et sœur, et mère ! ». Jésus sort, une autre manière de dire qu’il vient de Dieu. Ce qui est très typique de la foi chrétienne, c’est que Dieu n’est pas seulement une réalité transcendante, Il sort de lui-même (en Jésus-Christ et l’Esprit-Saint)  pour aller à la rencontre « des foules nombreuses ».        
 Il monte dans la barque non parce qu’il craindrait les foules et leur grand nombre, interprétation trop matérialiste.  Ceci nous rappelle le récit dans le livre de la Genèse : Dieu crée par la parole, met de l’ordre dans le chaos pour rendre la vie possible ; et l’Esprit planait sur les eaux.
Jésus lui-même donne les clés de lecture de la parabole aux versets 18 à 23 du chapitre 13. J’aimerais simplement relever les obstacles que rencontre, en nous, la parole qui nous est confiée (pour être écoutée, interprétée et mise en pratique) : l’ignorance, la versatilité et les distractions. Tout cela est si actuel et parfois nous décourage dans la mise en œuvre de la catéchèse et de la pastorale dans le monde actuel. Pourtant, il n’y a là rien de neuf, la parabole du semeur nous l’annonce déjà. Et elle nous encourage à persévérer : la petite graine de moutarde que nous semons deviendra un arbre pour le bien des oiseaux qui viendront faire leur nid dans ses branches !
Dieu fait grâce de manière surabondante malgré les obstacles qui existent entre nous et la Parole. Un lieu sur quatre est fécond, un « entendeur de la parole », mais ce lieu,  « cet entendeur, qui comprend » produit l’un trente, l’autre soixante, l’autre cent.
Pourquoi des « paraboles végétales » ? Pourquoi le pain, le vin et l’eau de nos eucharisties ? Pour signifier le repas partagé et la non-violence dont le végétal  est le signe et le symbole, promesse et actualité du Royaume.
Abbé Thierry Vander Poelen

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