L’aumônerie catholique est indignée devant ce qui se passe dans les prisons. Les conditions de vie actuelles des détenus, déjà en surnombre, deviennent inhumaines et révoltantes. Elles ne laissent personne indifférent et nous y sommes particulièrement sensibles en cette année sainte de la miséricorde.
La diminution du personnel des
prisons, telle que la prévoit le gouvernement met à mal les conditions de
travail des agents. Les droits des
détenus ne sont pas respectés : pouvoir être nourris correctement, se
rendre au préau, rencontrer leur avocat et leur famille, avoir accès aux soins
hygiéniques et médicaux élémentaires, à l’assistance morale et spirituelle et
participer aux activités inscrites dans la loi.
Le soin des personnes détenues
sur ordre de la justice est basé sur ces droits et doit toujours primer dans
les prisons. Nous assistons en ce
moment, dans nos prisons, à des actes de violation des droits de l’homme. La loi de Principes votée par le Parlement en 2005
devrait servir de référence en vue d’un service garanti à tout moment à chaque
personne vivant en prison.
Le traitement humain des détenus est finalement une
affaire qui concerne toute la société. C’est la condition première favorisant
le processus de réinsertion.
Les actions
menées actuellement sont les conséquences logiques d’une politique de
désinvestissement depuis des décennies dans les centres pénitentiaires. Cette politique n’est pas sans conséquences
pour le personnel, pour les bâtiments, mais aussi pour les détenus eux-mêmes.
Des mesures pénales alternatives doivent être sérieusement accentuées en
s’inspirant du modèle d’autres pays.
L’aumônerie
catholique demande aux différentes autorités
belges de garantir des conditions de détention digne et en même temps à
continuer à œuvrer à une amélioration indispensable du régime pénitentiaire et
en particulier de garantir l’exercice de l’assistance morale et religieuse dans
les prisons.
Fernand
STREBER aumônier catholique, chef de service pour les prisons francophones.