Homélie du 18ème dim.A : Evangile selon St Matthieu 14,13-21.


Le repas de la compassion.
Le récit évangélique de la multiplication des pains est entré dans la culture contemporaine, plus que n’importe quel autre, tant il est à la fois simple et étonnant. On le retrouve chez les quatre évangélistes, et même chez Matthieu et Marc, on a un second récit de la multiplication qui suit rapidement le premier. Une telle insistance n’est pas fortuite.
Examinons le texte de ce jour, en commençant par remarquer que la version liturgique omet un verbe : (Jésus) entend. S’il s’écarte, se retire vers un lieu désert c’est qu’il s’est passé un évènement que les disciples de Jean-Baptiste sont venus annoncer à Jésus : Hérode Antipas a fait décapiter Jean dans sa prison. Plus qu’un serment d’ivrogne, la décollation du Précurseur est un acte politique, Jean a osé contester son autorité. Soit dit en passant, Antipas sera banni en l’an 39 et envoyé en Gaule, à Lyon. Nul ne sait ce qu’il est advenu.
Pour l’heure, Jésus ne veut pas l’affronter, cela viendra plus tard lorsqu’il gardera le silence face à la curiosité du Tétrarque.  La multiplication des pains trouve une de ses explications dans l’exécution de Jean. Elle une réponse à la destruction de la vie par une surabondance de compassion pour les infirmes que Jésus guérit, et que l’on oublie souvent de lier à l’acte « extraordinaire » de la multiplication des pains. Les foules, dont Hérode craint la réaction, entendent (que Jésus s’est éloigné, mais peut-être aussi que le Baptiste a été tué) et se mettent en marche pour suivre, à pieds. Il y a encore plus à entendre. Le récit ne parle pas d’enseignement de Jésus à cet endroit mais Saint Matthieu nous rapporte que dans leurs synagogues, l’ayant entendu, beaucoup se demandent d’où lui viennent cette sagesse et les miracles qu’il accomplit, sachant ses origines familiales (Mt 13,54-56). Le texte dit même : « là il ne fait pas beaucoup de miracles à cause de leur manque de foi ».
Le lieu où ils se rassemblent est désert, mais ce n’est pas le désert, il fait asseoir les foules sur l’herbe. A partir de l’indigence des offrandes, il fera surgir la surabondance. Je laisse aux « kabbalistes et aux numérologues » le soin de disserter sur les nombres que l’on retrouve dans ce récit. Je retiendrai deux éléments : « il lève le regard au ciel » et « il bénit partage et donne aux disciples les pains, et les disciples aux foules ». Jésus relie le ciel et la terre et les hommes entre eux. Il n’y a là pas à calculer. Il n’y a pas de stratégie cachée. Pas plus qu’un appel à la révolte ou à l’émeute contre Hérode Antipas. S’il faut verser du sang, Jésus versera le sien. On voit dans ce récit, à raison, une anticipation de l’eucharistie : « vous ferez cela en mémoire de moi ». Peut-on y voir également la seule réponse féconde, simple et pour cela extraordinaire, qui dénonce, sur un autre mode que le Baptiste, le mal à l’œuvre dans le monde et propose une alternative qui guérit et qui nourrit pour cette vie et pour l’autre.
Abbé Thierry Vander Poelen

Ce 4 août, il y aura 100 ans que commençait chez nous, la Grande Guerre.

Ce 4 août, il y aura 100 ans que commençait chez nous, la Grande Guerre. Catholiques de ce pays, mais en communion avec tant d'autres qui ne partagent pas notre foi, nous voulons marquer cet événement. Ce n'est évidemment pas la guerre comme telle que nous voulons commémorer, encore moins célébrer. Car la guerre est toujours atroce. Elle n'est jamais un bien. Mais nous voulons rendre hommage aux victimes innombrables de cette guerre, quel que fût leur camp. Et nous voulons honorer la mémoire de tous ceux qui ont combattu et souffert pour ce qu'ils considéraient alors comme leur impérieux devoir patriotique.


C'est pour eux tous que nous demandons à toutes les églises catholiques de ce pays de sonner le glas, ce lundi 4 août à midi, en nous réjouissant que d'autres confessions ou religions s'y associent à leur manière.


Mais nous voulons plus encore, par cette manifestation citoyenne, honorer tous les artisans de paix, qui, après deux effroyables guerres mondiales, ont permis que des peuples jadis ennemis se comportent aujourd'hui comme des partenaires, voire comme des frères. Comme Paul VI le proclama à l'ONU, "jamais plus la guerre !". Nous espérons qu'il en sera ainsi, un jour, pour toute la planète, et pas seulement pour les belligérants d' il y a 100 ans. Car c'est dans la solidarité entre tous les peuples du monde que s'offre à nous l'avenir de l'humanité.



Les évêques de Belgique, 31 juillet 2014

La basilique de Koekelberg fait salle comble pour les chrétiens d’Orient

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Lundi 28 juillet, de nombreux chrétiens de toutes les confessions se sont rassemblés en la basilique du Sacré-Cœur de Bruxelles. Ils se sont rencontrés et ont uni leurs prières en soutien à leurs frères d’Orient. Une prière pour la paix qui fut dominée par une grande émotion.
« On sentait une grande communion entre tous les chrétiens qui étaient présents », confie Béatrice Sépulchre qui a assisté à la célébration. Des chrétiens d’Orient constituaient la majorité de l’assemblée d’hier soir, ce qui change des visages que l’on rencontre habituellement, décrit Béatrice.  « Tout le monde portait le signe nazaréen sur son vêtement. Il y avait une sorte de ferveur au delà des différences, » poursuit-elle. « Je sais que la réunion de préparation de la soirée d’hier  a été difficile », explique-t-elle en référence aux différentes confessions présentes. « D’habitude ils se fréquentent peu et ont beaucoup de mal à s’entendre. Il y a eu une réelle volonté de faire quelque chose ensemble. On a senti beaucoup de respect mutuel. »
La célébration fut discrètement présidée par Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire pour Bruxelles.  Une discrétion volontaire pour « faire place à l’émotion. Beaucoup de ces gens vivent des angoisses, des émotions et de la révolte », poursuit Béatrice qui ajoute qu’on peut laisser s’exprimer cette révolte mais qu’il faut la dépasser « pour aller plus loin ensemble. »
Une volonté de rencontre
Parmi les prêtres belges présents à la cérémonie, les francophones se sont exprimés en flamand et  les flamands en français. « C’était une volonté de rencontre assez frappante », ajoute Philippe Goeseels, lui aussi témoin de l’assemblée œcuménique d’hier. « Au moment de la bénédiction, Mgr Kockerols a demandé à tous les prêtres de toutes les confessions de bénir la foule avec lui. Le Notre-Père dans la langue de chacun était très fort aussi. Et le geste de paix dans de telles circonstances-là est très impressionnant », confie-t-il.
« Ce qui était fort au niveau du témoignage c’était la projection  sur un écran de photos des chrétiens d’Irak avec des lieux de culte brulés, des exécutions, des gens crucifiés », détaille Béatrice Sépulchre. Un diaporama qui donnait le temps à chacun de s’imprégner des photos. « On savait que les photos continuaient à défiler pendant que l’on priait surtout parce que les évènements continuent de se produire là-bas », explique-t-elle.
Outre les prières pour la paix, une sobre interpellation a été faite à nos dirigeants politiques. Une manifestation sera également organisée dans les jours à venir et le 14 septembre prochain, un rassemblement de tous les chrétiens d’Orient se tiendra à l’abbaye de Bois-Seigneur-Isaac.

Sophie Timmermans
Source : Catho.be

Le scoutisme est-il ringard ?

Uniformes, totems, chants, foulards et feux de camps… le scoutisme semble avoir quelque chose d’immuable, si pas de désuet. On compte plus de 400 unités et quelques 55.000 scouts en Wallonie et à Bruxelles. Si on ajoute les guides et autres patronnés, on peut dire que les mouvements de jeunesse attirent plus de 100.000 enfants et adolescents rien que dans la moitié sud du pays. Un succès qui ne faiblit pas.

Pour en savoir plus

Chrétiens en Irak

Depuis le 10 juin, jour de la prise de Mossoul par les jihadistes de l’Etat islamique, les chrétiens de la ville n’ont d’autre choix que de fuir, se convertir à l’islam ou payer une taxe spéciale. Ils sont ainsi des milliers à avoir choisi l’exode. Face à la situation de ces chrétiens d’Irak qui s’aggrave de jour en jour, les chrétiens de France se mobilisent et expriment leur soutien. Après Lyon samedi, les communautés chaldéennes de France appellent à manifester ce dimanche à Paris. Une messe doit également être célébrée ce soir en l’église Notre-Dame de Paris. Monseigneur Barbarin, archevêque de Lyon, se rend ce lundi en Irak pour une visite de trois jours auprès des chrétiens sur place avec Monseigneur Dubosq, l’évêque d’Evry, et Monseigneur Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient, qui est l'invité de RFI.

RFI : Quel est l'objectif de cette visite ?
Monseigneur Pascal Gollnisch : Cette visite s’inscrit dans tout un processus de la part des évêques de France pour dire leur proximité, leur amitié aux chrétiens du Moyen-Orient qui vivent des situations difficiles. Certes, les populations dans leur ensemble vivent des choses difficiles, il n’y a pas que les chrétiens qui vivent des choses difficiles. Mais les chrétiens sont particulièrement fragilisés puisque ce sont les seuls à ne pas avoir pris les armes, à ne pas avoir de milices pour les défendre, à ne pas avoir de territoire où se réfugier, à ne pas avoir de gouverneur qui les représente.
Et donc tant en Syrie, qu’en Irak, qu’en Palestine d’ailleurs, ils sont particulièrement fragilisés. Et donc il est normal de garder le contact avec eux et cela passe par le fait d’aller les voir sur place pour leur dire notre proximité spirituelle. Ce sont à la fois nos frères d’un point de vue chrétien, mais ce sont aussi des gens tout proches, et la Méditerranée c’est tout proche, il est donc normal aussi en tant que Français, que nous allions leur dire notre amitié.
Et pourquoi vous, le cardinal Barbarin et Monseigneur Dubosq ? Pourquoi ces trois personnalités ?
Le souhait est que de mois en mois, selon l’évolution de la situation, il y ait régulièrement des représentants de l’Eglise de France qui aillent en Orient pour maintenir le contact. Ainsi, certains sont déjà venus en France. Le patriarche qui habite Bagdad est déjà venu à Lyon, le patriarche qui habite Damas est déjà venu à Paris, ils ont rencontré les responsables de l’Eglise de France. Et donc cela s’inscrit dans ce que nous espérons voir se mettre en place, c'est-à-dire des contacts réguliers.
Là, c’est le cardinal Barbarin qui avait reçu spécialement à Lyon le patriarche Monseigneur Sako, qui habite Bagdad. Il rend un peu cette visite d’amitié. Et puis Monseigneur Dubosq et l’évêque qui est chargé des relations avec le monde musulman en France, il est spécialement concerné par ce qui se passe. Et nous-mêmes à l’Œuvre d’Orient, notre mission est de maintenir ce lien.
Donc il y a une cohérence de cette démarche qui n’est pas une démarche politique, même si les questions politiques évidemment nous préoccupent grandement. C’est une démarche religieuse, c’est une démarche d’église. C’est manifester que nous sommes dans une certaine fraternité spirituelle de ces personnes qui souffrent.
Et quel avenir alors pour ces chrétiens d’Irak ? Est-il envisageable de les faire venir en Europe, par exemple ?
Non, ce n’est pas l’objet. Je pense que ce sont d’abord des Irakiens. Ce sont des Irakiens qui sont extrêmement attachés à leur pays. Et par conséquent, ce n’est pas une perspective. C’est un peu comme si on disait : il y a des problèmes en France, on va dire aux Français de quitter la France. Ce n’est pas une perspective. Ce n’est pas une solution. D’autant qu’il y a d’autres minorités, aussi bien en Irak qu’en Syrie. Donc si c’est les chrétiens qui s’en vont, ce sont les autres minorités qui devront partir un jour. Et ça veut dire que chaque pays va se refermer sur son identité majoritaire.
Ce tel système conduit à une guerre. Nous en avons eu l’expérience en Europe. On a cru faire la paix en laissant chaque pays avec sa majorité nationale, son identité nationale, cela a conduit à la guerre. Par conséquent, l’enjeu au-delà de l’aspect ecclésial pour les chrétiens, l’enjeu c’est aussi de construire des pays dans lesquels les minorités peuvent exister et les membres de cette minorité, avoir la citoyenneté pleine et entière.
La Vatican a annoncé samedi une aide de 30 000 euros pour les chrétiens d’Irak. Est-ce que les chrétiens français vont aussi donner de l’argent pour leur venir en aide ?
Bien sûr. Nous avons pour la Syrie, en ce qui concerne notre organisme, c’est-à-dire l'Œuvre d’Orient, nous avons envoyé environ 3 millions d’euros en urgence. Et il y a d’autres organismes qui agissent également, comme L’Aide à l’Eglise en Détresse, comme le Secours catholique avec le Réseau Caritas, comme le Saint-Sépulcre par exemple, parmi beaucoup d’autres. Donc bien évidemment, nous apportons des fonds. Au-delà du soutien économique, c’est aussi un soutien symbolique. Et nous ne nous contentons pas d’une chaude poignée de main et d’une prière, même si tout cela est important. C’est aussi montrer notre solidarité.
D’un point de vue financier ?
D’un point de vue financier, d’un point de vue concret, oui. Notre œuvre a un budget de 10 millions d’euros qui est exclusivement consacré aux catholiques orientaux.
Ce sont essentiellement des dons ?
Ce sont des dons. Nous avons à l'Œuvre d’Orient un réseau de 40 000 donateurs qui ne sont pas tous nécessairement catholiques, ils ne sont pas tous nécessairement chrétiens. Il y a des hommes qui sont impressionnés par l’épreuve que rencontre cette minorité. Et par conséquent, c’est effectivement des dons. Des dons des Français qui sont conscients que se joue une partie de la paix, de l’équilibre des nations, de l’équilibre des civilisations autour de la Méditerranée à travers le maintien des chrétiens d’Orient. Nous nous inscrivons vraiment dans cette perspective ; donner les moyens aux chrétiens d’Orient de rester dans leur pays s’ils le désirent.
Et est-ce que vous n’avez pas l’impression qu’en Europe les chrétiens sont de plus en plus solidaires avec leurs frères en Orient ?
Oui, bien sûr. C’est une longue tradition. Raison même de cette proximité, j’allais dire Méditerranéenne, que j’évoquais. C’est sûr que pour nous le Proche-Orient c’est vraiment des voisins, peut-être plus que pour l’Extrême-Orient ou pour des chrétiens qui habiteraient en Amérique du Nord, par exemple. Ce sont des gens plus proches avec lesquels nous avons vraiment une civilisation méditerranéenne qui nous unifie. Vous savez, de l’autre côté de la Méditerranée vous retrouvez des oliviers, des collines, la grande bleue, le soleil… Voilà.
Nos civilisations sont quand même extrêmement unies, extrêmement proches. Et donc nous avons une histoire aussi qui nous relie. Et par conséquent, c’est vrai que les Français en général et les chrétiens en particulier, se sentent liés à ce que subissent les chrétiens d’Orient, même si les chrétiens ne sont pas les seuls à souffrir dans ces pays.

Source : RFI

Paraboles végétales et fécondité humaine.


Homélie du 15ème dim.A
Paraboles végétales et fécondité humaine.
Evangile selon Saint Matthieu 13,1-9
Appelées paraboles du Royaume, du lac, du jugement, elles ouvrent à une intelligence et à une compréhension à partir de récits qui semblent aisés à comprendre et qui contiennent un sens qu’on ne peut épuiser malgré des siècles d’interprétation, parce qu’elles parlent à l’auditeur du moment.
Les trois premières paraboles sont « végétales » : le semeur, le bon grain et l’ivraie, la graine de moutarde qui devient un arbre. Elles procèdent par progression, il ne s’agit pas d’une simple juxtaposition de récits, ou d’une énumération. Depuis le fait de « veiller » (« celui qui a des oreilles, qu’il entende » achève la parabole du semeur, « être fidèle » (laisser le soin au maître de la moisson de retirer la « zizanie »mêlée au bon grain), «accomplir » (la plus petite de toutes les semences, la graine de moutarde, devient un arbre où les oiseaux viennent nicher).
Chaque parole de la parabole est sujette à une relecture plus symbolique ou spirituelle. Jésus sort de la maison, fait référence au récit qui précède où quelqu’un interpelle Jésus pour lui dire que sa mère et ses frères sont dehors et désirent lui parler. La réponse est théologique : qui sont ma mère et mes frères ? « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, lui est pour moi frère, et sœur, et mère ! ». Jésus sort, une autre manière de dire qu’il vient de Dieu. Ce qui est très typique de la foi chrétienne, c’est que Dieu n’est pas seulement une réalité transcendante, Il sort de lui-même (en Jésus-Christ et l’Esprit-Saint)  pour aller à la rencontre « des foules nombreuses ».        
 Il monte dans la barque non parce qu’il craindrait les foules et leur grand nombre, interprétation trop matérialiste.  Ceci nous rappelle le récit dans le livre de la Genèse : Dieu crée par la parole, met de l’ordre dans le chaos pour rendre la vie possible ; et l’Esprit planait sur les eaux.
Jésus lui-même donne les clés de lecture de la parabole aux versets 18 à 23 du chapitre 13. J’aimerais simplement relever les obstacles que rencontre, en nous, la parole qui nous est confiée (pour être écoutée, interprétée et mise en pratique) : l’ignorance, la versatilité et les distractions. Tout cela est si actuel et parfois nous décourage dans la mise en œuvre de la catéchèse et de la pastorale dans le monde actuel. Pourtant, il n’y a là rien de neuf, la parabole du semeur nous l’annonce déjà. Et elle nous encourage à persévérer : la petite graine de moutarde que nous semons deviendra un arbre pour le bien des oiseaux qui viendront faire leur nid dans ses branches !
Dieu fait grâce de manière surabondante malgré les obstacles qui existent entre nous et la Parole. Un lieu sur quatre est fécond, un « entendeur de la parole », mais ce lieu,  « cet entendeur, qui comprend » produit l’un trente, l’autre soixante, l’autre cent.
Pourquoi des « paraboles végétales » ? Pourquoi le pain, le vin et l’eau de nos eucharisties ? Pour signifier le repas partagé et la non-violence dont le végétal  est le signe et le symbole, promesse et actualité du Royaume.
Abbé Thierry Vander Poelen

La Sagesse a été justifiée par ses œuvres.


Homélie 14ème dim.A
La Sagesse a été justifiée par ses œuvres.
Evangile selon St Matthieu 11,25-30.
Pour beaucoup de catholiques, le fait d’être baptisés, d’avoir communié, et d’avoir reçu l’Esprit-Saint  par le sacrement de la confirmation leur fait dire : « nous avons tout reçu ». Il faut admettre que c’est déjà positif de dire cela plutôt que : « on a tout subi »… D’ailleurs parler de « recevoir » ou de « réception » en matière religieuse ne signifie pas seulement que ces sacrements ont été conférés mais qu’on en a compris suffisamment pour en vivre et en témoigner. Pratiquer sa religion, c’est œuvrer dans l’esprit du Christ et participer à la vie communautaire de l’Eglise universelle là où l’on vit, sinon on n’est qu’un « demi » pratiquant. Et souvent, cette pratique est uniquement centrée sur soi. Une sorte d’atomisation du chrétien. Or croire, vivre sa foi, implique une altérité, une action commune caritative ou de prière. En outre, l’idée d’avoir tout reçu implique que  l’on attend plus rien de neuf, d’initiateur, de salvateur. Croire n’est pas une construction d’une image de Dieu, utile en cas de nécessité, quand tous les autres recours humains sont épuisés. Il s’agit là du Dieu « béquille », du Dieu que l’on convoque plus que l’on l’invoque, dont on attend une réponse conforme à nos attentes dans les délais que nous lui prescrivons. Ce Dieu la est décevant dans la plupart des cas.
L’Evangile d’aujourd’hui nous montre une louange du Père par Jésus pour sa révélation aux           tout-petits de « choses »cachées aux sages et aux savants, et cela non par caprice mais par amour : « oui Père, tel est le choix de ton amour ».  A ceux qui peinent est promis d’être déchargés de leurs fardeaux pourvu, et cela paraît étrange voire paradoxal, qu’ils prennent sur eux le joug du Christ. Le « petit » n’est pas l’objet de la miséricorde distante de Dieu mais rendus participants à l’œuvre de salut de celui qui se définit comme « doux et humble de cœur ». Car il se dépouillera de toute forme de pouvoir en acceptant d’être suspendu au bois de la croix, identifié aux petits. Le joug est bienfaisant, oui mais pour qui ? Un joug ne semble jamais pouvoir être qualifié de bienfaisant. Eh bien si. Lorsque nous prenons  part ensemble à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. Et cela il me semble que c’est inenvisageable si l’on s’enferme dans l’individualisme du « j’ai tout reçu, maintenant basta ».
L’amour n’est pas d’abord le but de l’existence humaine, il en est le point de départ. Seul celui à qui est révélé qu’il est aimé d’emblée, dès le commencement peut concevoir la gratuité et la plénitude de celui-ci. L’amour de Dieu n’est pas une contrainte mais une révélation qui prend corps dans le Christ Jésus. Les bonnes œuvres ne sont pas les conditions de l’amour de Dieu pour nous, mais elles sont le fruit de notre foi active et vivante qui ne se contente pas d’une autosatisfaction à bon compte.

Abbé Thierry Vander Poelen

Le scoutisme ne connait pas la crise

Avec la fin de l'année scolaire, c'est la période des camps des mouvements de jeunesse qui débute. Cet été, tous mouvements de jeunesse belges confondus, ce sont quelque 341.000 jeunes qui partiront dans un des 5.452 camps organisés en Belgique et à l'étranger.

© Image Globe
Les mouvements de jeunesse ne connaissent pas la crise. Mis à part le Patro qui connaît une certaine stabilité dans son nombre d'affiliés, avec 20.000 membres, les fédérations francophones accueillent chaque année de plus en plus de jeunes.
"Les Scouts", la plus importante des fédérations de scoutisme en Belgique francophone avec plus de 55.000 adhérents, accueille "200 à 300 membres de plus chaque année", confirme Geoffroy Crepin, du service communication.
C'est également le cas aux Guides catholiques de Belgique, qui sont passées de 21.493 membres en 2012-2013 à 21.746 cette année. Sur les trois dernières années, les Scouts et Guides pluralistes ont également vu l'arrivée de 500 nouveaux membres et ont dépassé le cap de 4.200. "Le mouvement se développe de plus en plus", se réjouit Jérôme Ramacker du service communication.
A Bruxelles et en Wallonie, plus de 100.000 jeunes animés mais aussi animateurs ont été séduits par les valeurs que veulent défendre les mouvements de jeunesse: la prise de responsabilités, la découverte de nouveaux environnements mais surtout la vie en communauté.
L'engouement pour le scoutisme est donc loin de faiblir. "Nous sommes un mouvement, on bouge avec la société", explique Geoffroy Crepin. "Les valeurs du scoutisme restent les mêmes mais les jeux ont évolué avec notre temps, on essaye d'intégrer les nouvelles technologies par exemple et puis le contact avec la nature reste un critère important dans le choix du scoutisme."
Une étude évalue à environ 600 heures par an le temps qu'offrent les animateurs bénévoles aux mouvements de jeunesse. Un investissement important qui ne freine pas les jeunes, selon Geoffroy Crepin. "Chez les Scouts, il n'y a aucune constatation d'une baisse des animateurs par rapport aux animés, conclut-il".

Source : Le Vif

Bel été à chacun et à chacune !
En cadeau sur http://jeunescathos-bxl.org/, plein de propositions pour 12-35 qui permettent de vivre des vacances ressourçantes, dont Une Semaine à Taizé (27/7-3/8) et les 50 ans du pèlerinage diocésain à Lourdes (12-18 août). Il est temps de penser à s’inscrire !
Pour (re)prendre souffle avec d'autres jeunes chrétiens en 2014-2015,
11 nov : Prière Taizé et atelier-débat de Vincent Dujardin (UCL) "Vers une nouvelle solidarité en Europe après les deux guerres mondiales".
30 nov : Messe pour les 17-35 ans de Bruxelles
8-9 nov : Soulquest Festival, pour 16-30 ans
29 déc-2 janv : Rencontre européenne de Taizé à Prague.
24 janv : Journée pour les 12-15 ans et leurs animateurs.
Soeur Claude Deschamps, Olivier Dekoster, Bénédicte Malfait
Equipe de la Pastorale des Jeunes de Bruxelles
Rue de la Linière, 14 - 1060 Bruxelles - 02/533 29 27 -  





Homélie de Pentecôte A


Evangile selon Saint Jean 20,19-23.
Voilà pourquoi le christianisme n’est pas une idéologie ou une fable.
Les écueils sont réels quand on parle du christianisme ou de l’Eglise, de tomber soit dans l’idéologie soit dans la fable. Non pas que ces catégories de pensées soient à rejeter comme mauvaises en soi, mais il question de tout autre chose dans l’évènement du Don du Saint Esprit aux disciples. Le récit ne nous montre pas la transmission d’un système de valeurs ou d’organisation de la société, il n’est pas plus dans l’extraordinaire ou l’ésotérique. Quels sont les éléments probants de ce court récit, ancré dans l’histoire du salut, qui nous invite à vivre de l’Esprit de Dieu, hors d’une perspective finie (l’idéologie) ou sans grand intérêt (la fable) ?
Etrangement, la peur des disciples (le texte ne dit pas « apôtres », mais peut-être traduisons-nous spontanément un terme pour un autre ; cela pose question) de leurs semblables, les juifs, est le premier élément à retenir. Il ne s’agit pas, pour eux, de douter de l’enseignement de Jésus (c’est-à-dire : « Dieu sauve »), mais de ressentir une peur par rapport à la mort physique et sociale qu’encourait le disciple de ce Jésus de Nazareth. Lui qui n’avait de cesse, d’ailleurs, d’enseigner l’exercice de la liberté respectueuse de l’altérité. Plus encore, il mettait le petit et le faible au centre de la communauté, comme norme. L’absence de cette sorte de peur, au niveau religieux, est souvent un indice de fanatisme : une force qui ne doute pas d’elle-même et qui ne compte que sur elle-même.
Bienheureuse peur qui rapidement fait place à la joie, au « chérissement » traduisent certains : le Crucifié est ressuscité, deuxième élément. La joie du disciple, avant d’avoir reçu l’Esprit-Saint. Nous nous souvenons des récits qui nous racontent que ceux qui voyaient les disciples témoigner, pensaient qu’ils avaient bu du vin doux. Le vin des noces spirituelles, de l’Alliance. On n’est pas dans l’ésotérique mais dans l’incarnation, avec ce genre de joie. Les idéologies connaissent éventuellement l’enthousiasme, souvent l’embrigadement, la résignation, la détermination mais rarement ou jamais cette joie. Deuxième élément.
Troisièmement, dans les rapports de pouvoir, la question qui se pose est celle de la légitimité. Au nom de quoi dites-vous cela, d’où tenez-vous votre (prétendu) pouvoir ? Questions posées à Jésus durant sa vie par diverses autorités, posant également la question de la vérité, questions posées sans cesse à l’Eglise catholique par les médias, par les politiques, et par tous ceux qui ne veulent pas dire au nom de quoi ou de qui ils agissent. L’Evangile nous indique que la légitimité des disciples ne vient pas de leurs mérites ou de leurs désirs mais de la relation de Jésus au Père : « Amen, amen, je vous dis : qui entend ma parole et croit en Celui qui m’a donné mission a la vie éternelle. Il ne vient pas en jugement mais il est passé de la mort à la vie. » (St Jean 5, 24). Les disciples reçoivent le Don ineffable, qui inspire la Création et ensuite l’humain dès le principe. L’oeuvre du Souffle divin et de la Parole de Dieu est de mettre de l’ordre dans le chaos, le tohu-bohu. Voilà la mission qui leur est confiée. Ils s’inscrivent ainsi dans l’histoire sainte, et en particulier dans la mission prophétique de l’Eglise. Comme il est dit dans le prophète Isaïe : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur. »
« Il jugera non sur l’apparence. Il ne se prononcera pas sur le ouï-dire. Il jugera le faible avec justice. On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma sainte montagne, car le pays sera rempli de la connaissance de Dieu. »Isaïe 11, 1-2 et sv.. Les dons de l’Esprit parlent de l’histoire d’Israël : esprit de sagesse et d’intelligence comme le roi Salomon, esprit de conseil et de force comme le roi David, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur comme les Patriarches et les prophètes.
Enfin, Jésus confie à ses disciples non pas un pouvoir mais une responsabilité : lier et délier. Décharger leurs semblables de leurs fautes, de leurs péchés. Il ne choisit pas un disciple comme successeur mais invite collégialement les disciples à oeuvrer dans ce sens. La seule peur que nous devrions ressentir, pour revenir au début de l’Evangile, c’est l’enfermement dans le mal. « C’est Jésus de Nazareth qui découvrit le rôle du pardon dans le domaine des affaires humaines.(…) .»« C’est seulement en se déliant ainsi mutuellement de ce qu’ils font que les hommes peuvent rester de libres agents ; c’est parce qu’ils sont toujours disposés à changer d’avis et à prendre un nouveau départ que l’on peut leur confier ce grand pouvoir qui est le leur de commencer du neuf, d’innover .»(…) A cet égard, le pardon est exactement le contraire de la vengeance(…). (…)Le pardon est la seule réaction qui ne se borne pas à réagir mais qui agisse de façon nouvelle et inattendue, non conditionnée par l’acte qui l’a provoquée et qui par conséquent libère des conséquences de l’acte à la fois celui qui pardonne et celui qui est pardonné. » Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, l’Action, dans L’Humaine Condition, Quarto Gallimard, 2012, pp.252-254.
La Pentecôte est, au-delà du descriptible, l’évènement nécessaire à l’épanouissement de l’humanité pleinement divinisée.
Abbé Thierry Vander Poelen

Pastorale des Jeunes de Bruxelles

Avec le mois de juin, les grandes vacances pointent déjà le bout du nez !  Découvrez ci-dessous plein de propositions d’été, ainsi que nos dates pour 2014-2015.   
Un dossier spécial vacances avec beaucoup de propositions pour les 12 – 35 ans et les familles vous attend sur notre site !  N’hésitez pas à le consulter.  2 propositions vous sont déjà détaillées ci-dessous.
   
Et notez déjà quelques-uns de nos rendez-vous 2014-2015 dont les dates sont maintenant confirmées, y compris pour la journée des 12-15 ans qui aura lieu le samedi 24 janvier 2015.
   
  
 
Pour l’été, les amateurs de Taizé noteront un séjour à Taizé pour les jeunes de 17 – 30 ans organisé par notre pastorale et nos amis néerlandophones d’IJD Brussel du 27 juillet au 3 août 2014.  Les jeunes de 16 ans y seront aussi acceptés mais doivent nous contacter au préalable.  Départ en car depuis Bruxelles.  Inscriptions de préférence pour début juillet ! 
 
Les jeunes sont aussi les bienvenus au pèlerinage à Lourdes de notre archidiocèse de Malines-Bruxelles qui fête cette année ses 50 ans.  1 groupe est prévu pour les 12 – 16 ans, un autre pour les 17 – 30 ans.  L’occasion d’aider l’organisation du pèlerinage pour l’animation et le transport des personnes malades et de vivre des temps de jeux,  marches, prières et célébrations festives entre jeunes et avec les autres pèlerins.  Du 12 au 18 août 2014 avec départ et retour à Bruxelles.  Inscriptions au plus vite !
 
Toutes les infos complémentaires en cliquant sur les liens bleus ci-dessus et sur notre site ci-dessous.
En vous souhaitant bientôt une belle fête de Pentecôte et déjà un très beau temps de vacances,
Bien à vous,
 
Sœur Claude Deschamps, Olivier Dekoster et Bénédicte Malfait qui vient de rejoindre notre équipe !
 
Pastorale des Jeunes de Bruxelles
Rue de la Linière, 14
1060 Bruxelles (St-Gilles)
02 / 533 29 27
0476 / 060 234
 
 

Toujours autant de prêtres

Le nombre de prêtres catholiques romains est resté stable en 2013 au niveau mondial. A la fin de l'année passée, ils étaient 414.313 - soit 90 de plus qu'en 2012 - à être actifs sur les 5 continents, selon L'Observatore Romano, le quotidien du Vatican.
Entre 2011 et 2012, le nombre de prêtres catholiques romains avait encore progressé de 5.000 unités.


Par ailleurs, au cours des 7 dernières années, le nombre de prêtres a diminué de 6% en Europe alors qu'en Afrique et en Asie, leur nombre a progressé de respectivement 24 et 20%.

Source : http://www.7sur7.be/

Evangile du dimanche 25 mai 2014

Sixième dimanche de Pâques

St Bède le Vénérable, Docteur de l'Église († 735), St Grégoire VII, pape  (155e) de 1073 à 1085

Commentaire du jour
Paul VI: « Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure en vous »

Act. 8,5-8.14-17.

Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ.
Les foules, d'un seul cœur, s'attachaient à ce que disait Philippe, car tous entendaient parler des signes qu'il accomplissait, ou même ils les voyaient.
Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits mauvais, qui les quittaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et d'infirmes furent guéris.
Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu. Alors ils leur envoyèrent Pierre et Jean.
A leur arrivée, ceux-ci prièrent pour les Samaritains afin qu'ils reçoivent le Saint-Esprit ; en effet, l'Esprit n'était encore venu sur aucun d'entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit.

Ps 66(65),1-3a.4-5.6-7a.16.20.

Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom, glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »

Toute la terre se prosterne devant toi, elle chante pour toi, elle chante pour ton nom.
Venez et voyez les hauts faits de Dieu, ses exploits redoutables pour les fils des hommes.

Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu'il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.
Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu : je vous dirai ce qu'il a fait pour mon âme ;
Béni soit Dieu qui n'a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour !

1 Pierre 3,15-18.
Frère, c'est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ;mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ.
Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c'était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal.
C'est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l'esprit, il a été rendu à la vie.

Jn 14,15-21.

À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l'Esprit de vérité.
c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez,
parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Commentaire du jour :

Paul VI, pape de 1963-1978
Audience générale du 17/05/1972 (trad. DC 1610, p. 508 rev.)


« Le monde ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure en vous »


« L’Esprit souffle où il veut », dit Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jn 3,8). Nous ne pouvons donc pas tracer, sur le plan doctrinal et pratique, des normes exclusives concernant les interventions de l’Esprit Saint dans la vie des hommes. Il peut se manifester sous les formes les plus libres et les plus imprévues : « Il s’ébat sur la surface de la terre » (cf Pr 8,31)… Mais pour ceux qui veulent capter les ondes surnaturelles de l’Esprit Saint, il y a une règle, une exigence qui s’impose d’une façon ordinaire : la vie intérieure. C’est à l’intérieur de l’âme que se fait la rencontre avec cet hôte inexprimable : « doux hôte de l’âme », dit la merveilleuse hymne liturgique de la Pentecôte. L’homme devient « temple de l’Esprit Saint », nous redit saint Paul (1Co 3,16; 6,19).

L’homme d’aujourd’hui, et aussi le chrétien bien souvent, même ceux qui sont consacrés à Dieu, tend à se séculariser. Mais il ne pourra, il ne devra jamais oublier cette exigence fondamentale de la vie intérieure s’il veut que sa vie demeure chrétienne et animée par l’Esprit Saint. La Pentecôte a été précédée d’une neuvaine de recueillement et de prière. Le silence intérieur est nécessaire pour entendre la parole de Dieu, pour sentir sa présence, pour entendre l’appel de Dieu.

Aujourd’hui, notre esprit est trop tourné vers l’extérieur…; nous ne savons pas méditer, nous ne savons pas prier ; nous ne savons pas faire taire tout le bruit que font en nous les intérêts extérieurs, les images, les humeurs. Il n’y a pas dans le cœur d’espace tranquille et sacré pour la flamme de la Pentecôte… La conclusion va de soi : il faut donner à la vie intérieure sa place dans le programme de notre vie bousculée ; une place privilégiée, silencieuse, pure ; nous devons nous retrouver nous-mêmes pour que puisse habiter en nous l’Esprit vivifiant et sanctifiant.

Homélie du 5ème dimanche de Pâques A


Nos oeuvres ne sont pas absurdes.

Quand Dieu crée il parle et met de l’ordre dans le chaos (tohu-bohu), quand Jésus parle il promet le contraire du chaos : il est le chemin qui mène à la maison du Père.
Thomas et Philippe l’appellent d’ailleurs « Seigneur », maître de la vie. Chaque fois que Thomas intervient dans l’Evangile selon Saint Jean il permet à Jésus de se révéler. Il est à noter que leurs interventions suivent une affirmation claire de Jésus. Leurs prises de parole montrent combien Dieu est patient avec l’homme, le père De Lubac parlait de la pédagogie divine. Quiconque a enseigné sait cela. Je veux parler des enseignants qui sont également de bons pédagogues, cela n’est pas donné à tous. Ce dont Jésus parle ne consiste pas en démonstrations logiques et évidentes. Il s’agit d’accueillir une promesse et une destinée : « je vais vous préparer un lieu dans la maison de mon Père où il y a beaucoup de demeures ».
La foi sans les oeuvres est morte disait Saint Jacques, Jésus fait les oeuvres de Dieu, il est l’Envoyé (ce terme revient souvent dans l’Evangile) : « Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des oeuvres ». Cela renvoie dos-à-dos les incroyants et les croyants d’autres religions ; Jésus accomplit ce qu’aucun philosophe, aucun prophète n’a jamais fait, les oeuvres de Dieu.
Dieu n’est plus un concept, un postulat, un sujet du café du commerce, il est et il oeuvre immédiatement et parfaitement pour le salut de l’humanité.
Et une autre révélation de cet Evangile, c’est que l’homme n’est pas un roseau pensant ou un vermisseau postulant la miséricorde de Dieu mais il est appelé à accomplir des oeuvres encore plus grandes. Le Seigneur invite l’homme à rendre compte de l’espérance qui est en lui, à oeuvrer à son tour les oeuvres de Dieu. Si ce n’est pas clairement défini c’est précisément qu’il y a « plusieurs demeures dans la maison du Père », il y a beaucoup de vocations, différentes mais concordantes. Il y a des espaces de liberté et d’espérance. Un dynamisme créateur qui invite l’homme à devenir à son tour créateur plutôt qu’indifférent et passif. Il faut renoncer à donner une interprétation ultime à certaines phrases que nous livre le Seigneur, il s’agit de se laisser guider par son Esprit qui nous surprend. Œuvrer sur le chemin de la vie. « Pour moi vivre, c’est le Christ » dira Saint Paul, humblement.
Les chrétiens reçoivent une mission essentielle, celle d’annoncer que la vie n’est pas absurde si l’on se fie à celui dont Pierre disait : « Partout où il passait il faisait le bien ». Sachant que ce qui précède cet Evangile, c’est l’annonce par Jésus à Pierre de son triple reniement. Comme quoi, en Dieu, rien ni personne n’est jamais totalement perdu et nos vies prennent sens.
Abbé Thierry Vander Poelen

Le baptême est un droit pour tout le monde, même pour les Martiens

Même "les hommes verts au long nez et aux grandes oreilles, les Martiens" ont le droit d'être baptisés, a affirmé lundi François, lors de sa messe quotidienne, pour inviter les prêtres à ne pas mettre d'obstacles au baptême.
Les chrétiens ne peuvent "fermer la porte" à tous ceux qui frappent et leur refuser le baptême, même s'il s'agit d'hommes "verts, au long nez et aux grandes oreilles, comme les dessinent les enfants", a-t-il dit avec humour, selon ses propos qui sont rapportés par Radio Vatican.
Évoquantles réticences initiales de l'apôtre Pierre à baptiser les non-juifs, le pape a invité à ne pas mettre "d'obstacles" à l'action de Dieu.
"Si demain, par exemple, une expédition de Martiens arrivait et certains se présentaient chez nous (...), et si l'un d'entre eux disaient: Mais moi, je veux le baptême! , que se passerait-il? ", a lancé le pape argentin.
Le pape s'est souvent prononcé pour que le baptême ne soit pas refusé, notamment à des enfants dont les parents se sont pas "en règle" avec l'Eglise, par exemple quand ils vivent maritalement.

Homélie du 4ème dim.Pâques A

Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

L’Évangile de ce dimanche, extrait du chapitre 10 de Saint Jean, prolonge et explicite sur un autre mode le récit qui précède : celui de la guérison de l’aveugle-né. Jésus n'est pas seulement un rabbi ou un thaumaturge, il est le Sauveur.
L’image présentée est celle du berger (image classique dans la bible), du pasteur. Cette auto-présentation
de Jésus comme berger d’Israël et « des autres brebis (les non-juifs, appelés aux-aussi à l’Élection divine, qui ne sont pas de cet enclos et qu’il doit aussi amener (au Père) », pourrait paraître naïve, dépassée, méprisante même : sommes-nous un troupeau ?
Si l'on s’en tient à lecture au premier degré ou superficielle, certes, ce récit paraît peu convaincant . Mais il y a un récit de guérison qui précède, une œuvre de salut de l’humain qui dépossédé de la vision du monde et de Dieu.
Jésus le Christ dit à cette occasion pourquoi il est né: « c’est pour un jugement que je suis venu en ce monde : que les non-voyants voient et les voyants deviennent aveugles» (Jn 9,39). Le rôle du bon berger s’oppose à quatre images citées dans cet Évangile : l’inconnu, l’étranger, le voleur et le mercenaire.
Le mercenaire qui est un fuyard face au danger, à la persécution, représente des mauvais « bergers » d'Israël, scribes ou pharisiens, compromis contre leur gré, avec le pouvoir romain. « Fuir devant le loup », est une autre manière de parler de leur attitude face « aux fils de la louve » (représentant symboliquement Rome et son armée d'occupation). L'image du bon berger dit qui est le Christ et, par opposition, ce qu’il n’est pas.
Il interroge l’auditeur de l’Évangile pour qu’il se détermine ici et maintenant. L’image naïve et négative du troupeau est dépassée par les promesses de vie en abondance, de salut et de liberté ; les brebis entrent et sortent de l'enclos comme bon leur semble.
Le récit montre également l’unité du genre humain en Christ et l’unité de Celui-ci avec le Père, ce que l’on appelle le rapport d’agapè qui qualifie l’unité : «Pour cela le père m’aime : c’est que je donne ma vie pour la prendre de nouveau. Personne ne me l’enlève, mais moi, je la donne de moi-même. J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la prendre de nouveau : tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père » (Jn 10,17-18).
On est bien loin d'un récit bucolique ou enfantin, d'images d’Épinal, du Christ à l'eau de rose. Il traite de l'unité de l'humanité, de la fraternité humaine, de l'amour oblatif qui réunit les humains entre eux et avec le Père grâce uniquement au Christ, l'unique médiateur.
Ce qui valide son message ? Le fait qu'il donne, pose sa vie dans toutes ses dimensions passant par la souffrance et la mort qui sont vaincues. Tel est le bon, le beau berger non plus simplement d'Israël mais de tout homme venant en ce monde.
                                                                     Abbé Thierry Vander Poelen

Commentaire Evangiles du 3ème dimanche de Paques

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mane nobiscum Domine » §24-28 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)


« À l'instant même ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem »


      Après avoir reconnu le Seigneur, les deux disciples d'Emmaüs « se levèrent à l'instant même » pour communiquer ce qu'ils avaient vu et entendu. Lorsqu'on a fait une véritable expérience du Ressuscité, se nourrissant de son corps et de son sang, on ne peut garder pour soi seul la joie éprouvée. La rencontre avec le Christ, approfondie en permanence dans l'intimité eucharistique, suscite dans l'Église et chez tout chrétien l'urgence du témoignage et de l'évangélisation. Je l'ai souligné précisément, me référant aux paroles de Paul : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne » (1Co 11,26). L'apôtre met en étroite relation le banquet et l'annonce : entrer en communion avec le Christ dans le mémorial de la Pâque signifie en même temps faire l'expérience de la nécessité de se faire missionnaires de l'événement actualisé dans ce rite. L'envoi à la fin de chaque messe constitue une consigne qui pousse le chrétien à s'engager pour la diffusion de l'Évangile et pour l'animation chrétienne de la société.


      Pour une telle mission, l'eucharistie ne procure pas seulement la force intérieure, mais aussi — en un sens — le projet. Elle est en effet une manière d’être qui, de Jésus, passe chez le chrétien et, par le témoignage de ce dernier, vise à se répandre dans la société et dans la culture. Pour que cela se réalise, il est nécessaire que chaque fidèle assimile, dans la méditation personnelle et communautaire, les valeurs que l'eucharistie exprime… C’est-à-dire rendre grâce… : [l’eucharistie] nous engage à un « merci » permanent…pour ce que nous avons et pour ce que nous sommes…; la voie de la solidarité… : le chrétien qui participe à l'eucharistie apprend par elle à se faire artisan de communion, de paix, de solidarité, dans toutes les circonstances de la vie…; le service des plus petits…, un engagement effectif dans l'édification d'une société plus équitable et plus fraternelle… : en s'agenouillant pour laver les pieds de ses disciples (Jn 13,1), Jésus explique sans équivoque le sens de l'eucharistie.

Homélie du 3ème dim. De Pâques A


Kleopas et un autre disciple marchent vers Emmaüs.
« Les pèlerins d’Emmaüs » est un récit très connu, il n’est rapporté que dans l’Évangile selon Saint Luc. Beaucoup de choses se passent ce même jour. Les femmes viennent au tombeau pour apporter les aromates qu’elles ont préparés, elles voient la pierre qui est roulée hors du sépulcre entrent et ne trouvent pas le corps de Seigneur Jésus. « Pourquoi chercher le vivant parmi les morts ? » demandent deux hommes « en habit d’éclair ». Elles annoncent ce qu’elles ont vu et entendu aux onze apôtres et à tous les autres, mais eux ne les croient pas. Pourtant Pierre se lève, court au sépulcre et voit les linges, seuls, il revient chez lui étonné de ce qui est arrivé. Ici commence le récit des deux pèlerins d’Emmaüs. Les verbes grecs indiquent que tout en marchant la discussion devient plus vive : ils s’entretiennent (v.14a), ils discutent (v.15a), ils se « lancent des paroles » (v.17c). Quand Jésus, qu’ils ne reconnaissent pas, s’approche pour faire route avec eux, ils disent leur désappointement, ils espéraient qu’il délivre Israël. Ils rapportent néanmoins le récit des femmes et rajoutent que d’autres que Pierre ont été au sépulcre et ont bien trouvé les choses comme les femmes avaient dit. Et Jésus va interpréter l’Écriture et leur ouvrir l’intelligence qui implique le cœur, lieu où se rencontrent les sentiments et l’intellect. Jésus, le Nazarène, le crucifié, qui est ressuscité, est bien le Messie. Voilà le cœur du message chrétien. L’Histoire Sainte a un sens. Il est normal qu’il y ait de l’incrédulité, de l’étonnement. L’acte de foi est purifié par cela. Il ne s’agit pas d’une démonstration irréfutable mais d’un évènement, d’expériences validées par les Ecritures Saintes. Le temps du repas est essentiel. Ils sont au bout de leur marche, ils approchent d’Emmaüs. Ils offrent l’hospitalité à cet inconnu à qui ils n’ont jamais demandé son nom. Jésus s’attable près d’eux, prend le pain le bénit et le partage ou dit une autre traduction leur remet. Quand ils le reconnaissent à l’ensemble de ces gestes associés à l’interprétation de l’Ecriture, il disparaît à leurs sens. Ils se lèvent à l’instant et affrontent la nuit pour retourner à Jérusalem et annoncer à leur tour aux onze qu’ils ont rencontré le Seigneur, c’est-à-dire le maître de la vie. Les onze confirment, en effet, il s’est réveillé, il a été vu par Simon.
La densité de ce récit mêle l’acte de foi, la transmission de celle-ci par les femmes et les apôtres, les disciples, il montre l’Eglise naissante à qui est confiée la bénédiction, et le partage du pain, signe fort de la présence du Ressuscité. Une Eglise qui n’a plus peur d’affronter la nuit dans tous les sens du terme, et qui devient par là même « corps du Christ ». Une Eglise qui comme ces pèlerins d’Emmaüs est toujours en chemin et en débat , vers un village dont on s’interroge aujourd’hui encore sur sa localisation. Cela aussi est hautement symbolique.


Abbé Thierry Vander Poelen

Les vols dans les églises sont en augmentation: de 2 à 3 par jour

De deux à trois vols sont commis quotidiennement dans des églises ou des chapelles situées en Belgique, a indiqué jeudi le sénateur Guido De Padt en citant des chiffres qui lui ont été fournis par la ministre l’Intérieur, Joëlle Milquet (cdH).
Les églises sont aussi touchées par des actes de vandalisme plus d’un fois par jour en moyenne, selon M. De Padt (Open Vld).
Les chiffres les plus récents fournis par Mme Milquet (cdH) dans une réponse parlementaire écrite remontent à 2012.
Au cours de cette année, 304 effractions enregistrées ont eu lieu dans une église ou une chapelle, soit légèrement moins qu’en 2011 (324) et en 2010 (351).
Le nombre de vols dans les églises a progressé, passant de 771 en 2011 à 829 en 2012, alors que le nombre d’actes de vandalisme enregistrés reculait de 508 à 416 au cours de la même période, a précisé le sénateur libéral.

Messe Chrismale le 15 Avril 2014

Chers confrères,
Chères amies, chers amis,
Comme de tradition à Bruxelles, la messe chrismale sera célébrée en la cathédrale des Saints Michel et Gudule le mardi de la Semaine Sainte, à savoir le mardi 15 avril 2014 à 19h.
J’ai le plaisir de vous y inviter, ainsi que les communautés chrétiennes qui vous sont proches. Merci de relayer cette invitation auprès d’elles. A l’issue de la célébration, il y aura un moment de rencontre fraternelle à laquelle vous êtes également conviés.
Que les prêtres et diacres se munissent de leur aube et d’une étole blanche.
Je profite de ce courrier pour vous rappeler que pour les néophytes et les communautés qui les ont accompagnés jusqu’au baptême, il y aura une catéchèse baptismale et la prière des vêpres à la cathédrale le dimanche in albis 27 avril, à 15h.
En vous souhaitant une belle semaine sainte, je vous salue cordialement dans le Seigneur,
+ Jean Kockerols
évêque auxiliaire pour Bruxelles
PS : Les saintes huiles ne seront pas distribuées dans la cathédrale mais dans les différents doyennés. Votre doyen précisera le lieu, le jour et l’heure.
Renseignements :
liturgie@catho-bruxelles.be
02/533.29.28
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